Une recherche de mutualisation des espaces de vie :

L’association a réfléchi à des formes de mutualisation de ses futurs espaces de vie.

Un habitat groupé :

Sans remettre en cause l’importance des espaces privés et du respect de l’intimité familiale, l’association a d’abord pensé un habitat groupé plutôt que 13 espaces privés (maison individuelle et espace extérieur privatif).

Outre une réduction des coûts de construction (voir plus bas le chapitre consacré à l’accessibilité de toutes les familles au projet), l’association veut démontrer que l’on peut lutter contre un étalement urbain de plus en plus problématique par la construction de logements groupés et confortables.

Des espaces de vie en commun :

De la même façon, elle souhaite montrer l'intérêt de la mise en commun des espaces extérieurs à la fois source de plaisir partagé mais aussi autre vision du lien social. Ces espaces permettront des activités collectives : potager, constructions diverses (four à pain, toilettes sèches…), jeux pour enfants…

L’association a complété son intention de mutualisation par la réalisation d’une maison commune qui facilitera la rencontre des copropriétaires, la vie sociale du lotissement et l'accueil des voisins dans de bonnes conditions. Elle servira aussi de lieu de rencontre avec les personnes et institutions intéressées par le projet et sa reproductibilité.

D’autres projets de mutualisation sont évoqués telle la mise en commun de matériel électroménager, de jardinage, de bricolage...

Enfin mais nous le détaillerons dans la troisième partie de la présentation plusieurs formes de mutualisation sont prévues pour réduire les coûts de construction.


Une démarche collective forte :

L’association est constituée de personnes de tous âges, d’une vingtaine d’années à plus de 70 ans, de compétences professionnelles et personnelles diverses.

Fort de cette diversité, le collectif possède des possibilités d’intervention à différents stades du projet allant de l’ingénierie de projet, jusqu’à la conduite de chantier participatif d’écoconstruction, en passant par des considérations plus artistiques, politiques ou autres. C’est aussi un groupe humain qui a entamé une expérience qui, forcément, amène ses membres à acquérir de nouvelles compétences et à partager des savoir-faire.

L’association a mis en place un système de gouvernance basé à la fois :

  • sur l’initiative personnelle,

  • sur la délégation en sous-commissions (3 sous commissions ont fonctionné, l’une autour du projet architectural, la seconde sur les aspects financiers, la troisième sur la partie juridique), plus tard s’est constitué un « groupe technique » interface avec les architectes et les artisans.

  • sur des prises de décisions collectives à partir du débat interne,

  • sur la mise en condition d’un dialogue permanent visant l’intérêt du groupe et non le pur intérêt personnel.

Une volonté affirmée d’autonomie et d’engagement à toutes les phases du projet

Les contraintes réglementaires en matière de construction collective sont fortes. Toutefois, à chaque étape du projet, l’association a souhaité mobiliser toute son énergie pour réunir l’information nécessaire, prendre le temps de l’explication auprès des interlocuteurs experts rencontrés, partager cette information, prendre les décisions afférentes qu’il s’agisse des aspects de promotion immobilière, des différents audits à mener (topographique, thermique, sécurité du chantier…), des certifications à obtenir, des questions assurancielles (dommage d’ouvrage, ….).

Au-delà de la réduction des coûts, cette question de la maîtrise de notre projet est pour l’association une preuve de son engagement de consomm’actrice.

Les autres parties prenantes de la démarche :

  • La commune de Louvigny

La Mairie de Louvigny a été très réceptive au projet et s’est engagée dès novembre 2006 sur la réservation d’un terrain d’une superficie de 5300 m². Cette position au regard des difficultés d’accès à des terrains en péri urbanité a été déterminante pour la poursuite du projet (plusieurs membres de l’association avaient sans succès cherché à négocier des implantations de lotissements écologiques).

La forte implication de la commune s’est renforcée au cours de nos différentes rencontres. Outre le maire, plusieurs adjoints ont participé régulièrement à des séances de travaux collectifs.

Malgré des retards dans la montée en charge du projet, la mairie de Louvigny a toujours maintenu sa position et accepté de nouveaux délais de mise en forme du projet.

Le terrain nous a été réservé jusqu’à la signature du compromis de vente (février 09)

  • L’Arpe (Association Régionale pour le Développement de l’Eco-construction)

Plusieurs membres de cette association militant pour le développement de l’écoconstruction en Basse-Normandie et regroupant à la fois des artisans, architectes, associations environnementalistes et écocitoyens ont été sollicités à plusieurs reprises pour aider l’association « Les Zécobatisseurs » à avancer dans son projet.

Plusieurs entreprises artisanales seront mobilisées pour effectuer certains des travaux de construction (construction paille, bio-électricité..).

L’équipe d’architectes sollicitée est aussi membre de l’Arpe.

  • Les architectes

Après un premier choix inapproprié d’un cabinet d’architectes, certes compétent mais pas en phase avec la volonté de l’association de permettre l’accès du projet à des familles jeunes et sans capital financier initial, l’association s’est orientée vers Nicolas Knapp et François Versavel. Ces architectes se sont associés pour proposer un projet commun. Là encore, cette solution « coopérative » permet de bâtir une relation de type plus partenarial que commercial.

Les deux architectes ont été choisis pour leur motivation pour le projet, leur expérience de la conception bioclimatique, de l’écoconstruction, et de la maîtrise d’œuvre, leur disponibilité, leur engagement à chercher des solutions pour minorer les coûts, leur complémentarité de compétences.

  • Les initiatives comparables au national

Dans sa recherche de solutions innovantes, l’association s’est rapprochée dès avril 2007, d’un réseau national en émergence, Habicoop, influant particulièrement sur Lyon

D’autre part, par le biais de la NEF (voir plus loin), l’association a contacté l’association « Eco-Logis » de Strasbourg qui a réalisé un projet comparable. Les 2 associations ont mutualisé particulièrement sur les aspects juridiques.

Une volonté d’intégration dans la commune de Louvigny

L’intégration dans le quartier, et plus largement dans la ville, pourra déjà se faire par la participation aux activités existantes de la commune et à sa vie sociale.

L’association a également cherché dès le début à penser des formes originales de participation à la vie de la cité :


  • Une mise en cohérence avec les places publiques contiguës : harmonisation des différents espaces évitant des ruptures fonctionnelles et esthétiques trop fortes, en concertation avec la mairie,

  • Une volonté de sensibilisation de la population riveraine : pour expliquer la démarche, outre une rencontre avec les voisins grâce au concours de l’équipe municipale en mars 2009, l’association continuera à aller au contact des riverains dès le démarrage des travaux, à permettre la visite des constructions et envisage d’« inaugurer » l’écolotissement par une rencontre festive,

  • Des propositions de nouveaux services solidaires sur le territoire de Louvigny : système de covoiturage voire d’auto partage, constitution d’une seconde Amap (association pour le maintien d’une agriculture paysanne) voire organisation d’une fête annuelle du Développement Durable sur le quartier.

Un statut juridique de l’économie sociale et solidaire : une société civile coopérative de construction

Dans le contexte de ce projet (plusieurs constructions sur une même parcelle), la réglementation impose l’intervention d’un promoteur. Dès lors, 2 solutions s‘offraient à nous : l’appel à un promoteur privé ou « l'auto-promotion ».

Afin d’éviter d’une part le surcoût lié à l’intervention d’un promoteur privé et professionnel (de l’ordre de 15 à 20% du coût total), d’autre part afin d’aller jusqu’au bout de notre logique d’autonomie et de responsabilisation, nous avons opté pour la constitution d’une coopérative de construction qui assure dorénavant l’opération de promotion, passe l’ensemble des contrats (architecte, artisans….) et vendra les lots en l’état futur d’achèvement.

La constitution de la société se fait par souscription de parts sociales de façon à engager les frais d’études.

S’il s’avérait que les coûts finaux dépassent certains budgets, les familles associées pourront se désengager et vendre leurs parts à une autre famille agréée par l’Assemblée Générale des sociétaires. La forme coopérative impose une gestion démocratique et désintéressée. Les engagements souscrits par la coopérative sont garantis par les financements obtenus par chacun des sociétaires. L’ensemble des dépenses à venir est couvert par une recette à venir du même montant.

Si un sociétaire s’avérait défaillant, de la même façon, ses parts pourraient être remises en vente par l’Assemblée Générale selon une procédure prévue par la loi.

Cette coopérative à l'achèvement des travaux et la fin du chantier se dissoudra. Une copropriété prendra le relais pour la gestion du lotissement.

Un notaire a été mobilisé pour vérifier la validité juridique de ce statut coopératif.

Un règlement de copropriété à caractère démocratique et écologique

Le règlement intérieur a été rédigé collectivement par les membres de l’association.

Ce règlement de copropriété précis sera approuvé avant la fin des travaux.

Il fixe évidemment l’utilisation courante de l’ensemble des parties communes, la maison commune et le jardin en particulier.

Il fixe également les conditions d’intégration des nouveaux arrivants.

Un certain nombre de conditions de fonctionnement démocratique est signifié dans ce document.

Une « Charte Écologique et Solidaire » sera aussi rédigée pour mieux spécifier le mode d’implication des actuels et futurs habitants de l’écolotissement.

La mise en place d’un partenariat bancaire avec la NEF et l’antenne Crédit Coopératif de Caen

L’association, après de nombreuses et souvent infructueuses négociations avec un secteur bancaire frileux et peu habitué à ce genre de projet, a opté pour la mise en place d’un partenariat bancaire avec la NEF (Nouvelle Économie Fraternelle) et le Crédit Coopératif.

La NEF, adossée au Crédit Coopératif, est la première et la seule « banque solidaire » actuellement existante en France.

Elle soutient (et peut accompagner dans le montage financier) des projets entreprenariaux à haute valeur éthique (filière de l’agriculture biologique, du commerce équitable).

Elle est aussi partie prenante du réseau Habicoop évoqué plus haut.

Depuis 2 ans, elle a l’autorisation de soutenir des particuliers ou des personnes morales sur le secteur de l’habitat et particulièrement de l’éco-habitat.

Elle a répondu favorablement à la demande de plusieurs des familles membres de l’association.

Ce partenariat bancaire entre en résonance et en cohérence avec le projet global porté par l’association.

Le Crédit Coopératif a aussi été interpellé par l’association particulièrement pour permettre l'accès à un certain nombre de prêts (prêt à taux zéro notamment) que la Nef ne peut contracter.

Du coup, un partenariat bancaire entre la NEF et le Crédit Coopératif est créé. Maintenant opérationnel, il va pouvoir répondre favorablement à la demande d’emprunt sollicité par plusieurs familles membres de l’association.